Archives Mensuelles: mars 2014

La révolution astro-andrologique du genre.

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       Pardonnez la connotation du titre- il ne se réfère nullement  à la discipline consacrée à l’anatomie masculine. Mais enfin, l’andro logos semble définitivement orienter les chairs et les mœurs actuelles.

Théorie(s) du genre, études de genre … autant de fausses subtilités autour d’un concept devenu sacré. Genre ontologiquement incarné-si je ne suis pas mon sexe, en revanche je suis mon genre. Je choisis, tu choisis, choisissons toutes. «  Egalité des genres » nous dit-on, mais enfin, fonder l’égalité sur l’identité -qu’elle soit interchangeable ou non- n’est-ce pas un peu tourner autour du pot ?

Femmes-abstractions, quelle sophistication ! Appendices toujours, la subversion aurait ainsi eu raison de la subjectivation politique ?  « Politique » de l’état de fait, jouer avec les images est sans nul doute bien plus commode que de renverser les places assignées et les institutions.

Ainsi, la participation effective des citoyennes à la cité (l’égalité) s’entendrait aujourd’hui comme mimétisme – égalitarisme donc- autour du même axe phalloastral.

Les femmes ne sont pas assez novatrices –immanence oblige- mais le genre lui, d’une efficacité redoutable pour expliquer aux filles qu’elles ne sont pas limitées socialement du fait de leur biologie. Le genre indispensable pour dire cela. Les féministes exprimaient la même chose des siècles plus tôt, mais aujourd’hui on ne peut plus se passer du mot ?

Que non, nous ne pouvons plus faire sans. Vilaines dames, nous ne saurions exclure les « déviants »- genrisme exigé finalement, sonate en la mineur pour le pathos, il y a bien des hommes qui se sentent femmes et qui changent de sexe ! Femmes homme-défectueux toujours par contre – une nostalgie grecque ? Qu’elles empêchent d’accéder à la transcendance – obstacle entre l’homme et les dieux, heureusement qu’il y a la technoscience pour y remédier !

Qu’importe ces considérations – il faut bien remporter les prochaines élections municipales et qui sait, se prévaloir de ce (simulacre) petit désaccord entre une certaine droite et une certaine gauche pour les prochaines élections présidentielles. Aaaah … je vois déjà l’UMP fanfaronner de sa ferveur contre la théorie du genre ! Le Parti Socialiste de l’efficacité de l’action publique contre les réactionnaires pour-tous !

Polarisation du débat, consensus bien contraignant, le genre est indéniablement une révolution. L’art et la manière de revenir au point de départ, de tourner en rond : nature et culture, culture ou nature, phsychologisme, sociologisme, idéalisme ou empirisme, décidément, la liberté politique et l’auto-nomie des actrices politiques, la manière dont elles occupent l’espace politique face au pouvoir ne méritent pas l’attention des universitaires. Pas assez de tribulations intérieures, pas assez alambiqué, pas assez insoluble, pas assez …

Comprenez, l’ « oikos combiné » vaut mieux. Ainsi l’on étudiera les femmes – et non les principes générateurs de la phallocratie- et leurs écarts à la « norme ». Etat de fait disais-je, adieu projet d’autonomie, mieux vaut l’agency. Individu souverain – et l’on comprend la manœuvre : si l’on oppose l’individu à la cité ou que l’on en fasse son milieu naturel, en effet, quel meilleur moyen que celui-ci pour tenir les femmes écartées de la scène politique ?- l’auto-subordination devient de manière subliminale le corolaire de l’auto-émancipation. La vieille concurrence agora-polis (quoique … c’est qu’il y avait un vrai dynamisme dans l’Agora …), le social surplomb la politique. Conformisme assuré en d’autres termes.

Pourtant, bien qu’outil universitaire trendy, on l’utilise à tort et à travers, mais personne ne crie ici à l’intellectualisme ?

Mais non, mais non … on l’a vulgarisé jusqu’à passer sous silence les implications – ça passe.

Et de se réjouir de la dépolitisation – comme précisé dans cet article en milieu de page – induite par les « études de genre » pour rendre le féminisme un peu sérieux quoi – Platon ressuscité ? Femmes, tenez-vous hors du monde, vita contemplativa incompatible avec la politique. On progresse, on progresse … oïkoidea ?  Ah je m’amuse aussi avec le grec ancien – je m’excuse auprès des personnes qui le maîtrisent d’ailleurs, cela doit faire mal au sens.

Nous voilà bien avancées en somme. Aucune remise en question des principes, aucune restructuration … simplement des bibliographies à rallonge pour les étudiant-e-s en « sexe, genre et sexualité(s) » où elles/ils apprennent toutes les subtilités, discours cachés, évoqués de la pornographie, toutes les manières de déjouer la norme, de « défaire le genre », de le refaire. Fascinant.Si les femmes apprenaient hier  à coudre, les jeunes femmes apprennent aujourd’hui à sourire les jambes écartées devant une caméra. C’est abrupt. Mais la réalité.

Enfin, la scientificité présumée de ces études permet que cela passe en toute sophistication sans soulever la moindre contestation. C’est ainsi que Science Po Paris organise des  » Queer Week » et que Science Po Aix emmène les étudiant-e-s voir « Jeune et jolie » …

Une vraie révolution (astrale).

https://beyourownwomon.wordpress.com/2013/06/28/femmes-luttons-contre-les-stigmates-genristes/

https://beyourownwomon.wordpress.com/?s=F%C3%A9minisme%2C+politique+et+d%C3%A9mocratie

http://susaufeminicides.blogspot.fr/2013/07/le-genome-du-genre.html

© Women’s liberation without borders 2014

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